Dans une vue d'architecture le ciel occupe souvent une part importante de l'image. Dans une vue extérieure il est courant qu'il occupe jusqu'à la moitié de l'image, parfois plus encore.
De ce fait, le ciel a un impact majeur sur l'ambiance générale de l'image, son caractère et sa perception. Il peut sublimer un rendu ou le ruiner.
Afin d'illustrer mon propos, je vais effectuer quelques variations de ciels simples sur l'image ci-contre. Cette image-cobaye est une perspective réalisée pour l'agence MG-AU (Michel Guthmann Architecture et Urbanisme) à l'occasion d'un concours pour la construction d'un immeuble de logements à Clichy. Le projet a été lauréat bien sûr !
Dans toutes les manipulations qui vont suivre seul le fond sera altéré. Le reste de l'image demeurera strictement inchangé. C'est parti.
Aplat de couleur uniforme
Commençons simplement par appliquer des aplats de couleur unis : un blanc pur d'abord, puis deux teintes issues des dominantes de l'image : bleu fumée et gris-brun.
L'utilisation d'aplats de couleur en fond d'image est trop rarement exploitée. Pourtant le résultat est souvent convaincant et ce qu'on perd en réalisme on le gagne en lisibilité et en caractère. Cela renforce le côté illustration en évoquant l'esthétique de l'affiche.
Notez par ailleurs l'influence qu'a le changement de la couleur du fond sur la perception de la colorimétrie globale de l'image. Nous avons beau connaitre ce phénomène, il demeure toujours aussi saisissant !
Dégradé
Voyons à présent l'effet d'un fond dégradé. Nous allons utiliser les mêmes teintes que précédemment pour les valeurs de début et de fin.
L'effet d'une simple dégradé bleu vers blanc (du haut vers le bas) est immédiat : l'image prend du relief et donne une sensation de profondeur. Il s'agit là de
En inversant le sens de ce dégradé (haut blanc et bas bleu) la perception change : le bâtiment n'est plus maintenu et cadré et semble se dérober vers le haut.
Mais dans ces deux premiers essais le fond est trop dissonant. Tentons donc un troisième dégradé en réintroduisant la teinte gris-brun en partie basse. Par rapport aux dégradés précédents, froids et neutres, cette version permet une transition plus heureuse avec les teintes chaudes des immeubles et donne une image plus homogène.
Photo de ciel
Enfin, un vrai ciel. Pour ne pas dévier de notre propos j'ai volontairement pris une photographie de ciel au hasard. Le choix de la photographie adéquate est en effet si délicat et subjectif qu'il pourrait constituer le thème de bien des articles à venir.
Dans un premier temps, la photo de ciel est placée telle quelle en fond. Cela peut fonctionner. Mais il est un peu trop bleu. Je modifie sa colorimétrie pour m'approcher des teintes dominantes de l'image. Le ciel n'est plus très bleu mais vient dialoguer plus aisément avec l'image.
Enfin, en éclaircissant le ciel l'ensemble de l'image et tout particulièrement la partie émergente de l'immeuble semblent plus lumineux alors qu'ils n'ont pas été modifiés.
Le choix et le traitement de ciel peut donc très largement influencer l'aspect final de l'image de synthèse. Le tout est de respecter la tonalité d'origine et d'orienter le traitement suivant le résultat souhaité. On peut préserver et affirmer l'ambiance du rendu d'origine ou à l'inverse l'amener vers une esthétique différente.